Abstract
[Fr:]Nous analyserons Que ma joie demeure à l’aune de l’écopoétique, une perspective mettant en avant les formes de la création littéraire aptes à susciter une conscience littéraire de l’environnement. Nous aborderons le récit par le biais de la notion de disproportion : disproportion entre le micro-univers de Grémone et le vaste monde qui l’entoure ; dissymétrie temporelle, vu que la rhapsodie, naissant de l’effacement de la chronologie et palpable dans l’isotopie de la joie comme « magma panique » (Fourcaut), est contredite par l’humanité en crescendo de Bobi (Labouret). De même, la danse de Pan issue du chapitre relatant la noce des chevaux, où le narrateur est à même d’inscrire le point de vue de la bête par un agencement énonciatif inédit (Rabatel), semble une tentative destinée à l’échec, vu qu’une parole naturelle devient finalement insoutenable pour la forme narrative. Enfin, la disproportion devient rupture d’une ronde désormais dépareillée, à partir de l’oxymoron du titre jusqu’à la dissolution du protagoniste au sein de l’univers (Romestaing). Pour Giono, l’art demande de « se faire arbre ou rocher ou taureau ». Impossibilité pourvoyeuse et assumée par un récit hanté par le déséquilibre : si la création chez Giono rend palpable un être au monde apparemment irréalisable, notre lecture écopoétique se penchera sur le défi de la recomposition littéraire d’un oikos déchiré et désormais inatteignable.
Titolo tradotto del contributo | [Autom. eng. transl.] A poetics of disproportion: May my joy remain put to the test of ecopoetics |
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Lingua originale | French |
Titolo della pubblicazione ospite | Les mondes de Jean Giono |
Pagine | 44-57 |
Numero di pagine | 14 |
Stato di pubblicazione | Pubblicato - 2022 |
Keywords
- animal
- giono, jean
- métaphore
- écopoétique