Abstract
[Fr:] Enfant du silence (CSB), le roman proustien s’attache à dire ce qui n’est pas, en principe, formulable : le sensible, le corps, la nature, la langue tant cet ‘entrelacs’ censé les mettre en relation. Cette mimésis paradoxale, qui consiste à tenter de reproduire le silence de l’être (Anne Simon) n’est pas étrangère à Senancour, dont l’écriture est vouée à cerner l’infini péniblement perçu dans le dessin de l’univers, dans un va-et-vient incessant entre la sensation et son objet, entre le dit et l’indicible. La nature se tait, alors que le corps parle une langue que le romancier peut à peine bégayer. Face au silence des hauteurs, Senancour reconnaît ne pas avoir de mots pour le décrire, du moins pas dans [la] langue des plaines (Obermann). De son côté , dans la Prisonnière, Proust décrit la
musique de Vinteuil comme un retour à l’inanalysé, o le silence (la profondeur) aurait été enfin traduit. Dans ce contexte, l’affirmation de l’auteur de la Recherche ( Senancour c’est moi,CSB) paraît moins surprenante, fondée comme elle l’est sur une convergence essentielle, esthétique et stylistique. Cet article vise à relever certaines des structures stylistiques (métaphore, périphrase, synesthésie), que Senancour et Proust mettent en oeuvre pour cerner cette paradoxale langue du silence que parlent les montagnes, ou la musique.
Titolo tradotto del contributo | [Autom. eng. transl.] Proust listening to Senancour. From the silence of the mountains to the silence of music. Style matters |
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Lingua originale | Francese |
pagine (da-a) | 29-42 |
Numero di pagine | 14 |
Rivista | L'ANALISI LINGUISTICA E LETTERARIA |
Volume | XXIX |
Stato di pubblicazione | Pubblicato - 2021 |
Keywords
- Proust, Senancour, silence, music, sensation, ineffable
- Proust, Senancour, silence, musique, sensation, ineffable