Abstract
[Fr:]"Dans le ciel" d’Octave Mirbeau est écrit sous le signe d’une corporéité mise en question. « Voir, sentir, comprendre » : lorsque le peintre Lucien répète cette formule, qui résume sa tentative de donner une forme à son hyperesthésie, il semble déjà annoncer l’échec de tout artiste à exprimer, à travers sa corporéité, l’idéal qui le hante. Pour le peintre comme pour Georges, inspiré par un désir d’écrire qui restera informe, le corps serait alors un obstacle, l’automutilation et la volonté d’anéantir son propre être physique les seules issues possibles. Mais si tel est l’épilogue atroce de ce roman, les corps de plusieurs personnages se tordant sous la maladie ou l’infirmité aussi bien que Le Fumier peint par Lucien figurent, dès le début, la ruine et la gangrène de tout organisme qu’aucun ciel, aussi profond soit-il, ne parviendra à contenir. Par sa structure en abyme (trois narrateurs successifs relatant chacun un point de vue totalement subjectif), par sa composition qui relève des techniques impressionnistes, "Dans le ciel" semble miner aussi notre perception du narrateur en tant que personne. Défigurer le corps devient enfin pour Mirbeau un moyen pour déformer l’architecture traditionnelle du roman.
Titolo tradotto del contributo | [Autom. eng. transl.] Octave Mirbeau, In the sky: disfiguring the body, obsession with the ideal? |
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Lingua originale | French |
pagine (da-a) | N/A-N/A |
Rivista | NOUVELLE FRIBOURG |
Stato di pubblicazione | Pubblicato - 2015 |
Keywords
- Dans le ciel
- Mirbeau, Octave
- corps
- défiguration
- narrateur