Abstract
[Fr:]Cousin de chant de l’américain Rick Bass, André Bucher écrit ses romans avec une prose dense, souvent métaphorique, où l’univers sauvage des montagnes de Provence et les rares, farfelus habitants qui les peuplent sont reliés par des configurations de style, aptes à véhiculer une vision holistique qui s’élargit à toute forme de vie. Parmi les stylèmes que l’écrivain propose pour restituer le mélange, voire l’échange entre l’humain et le monde naturel (les plantes, les animaux), la prosopopée et l'expression du point de vue animal (d'après la théorie de Rabatel) nous paraissent une piste parmi les plus intéressantes à analyser. Si la prosopopée se définit par rapport à son dialogisme intrinsèque, elle devient aussi, d’après B. Clément, la « figure de ce qui n’est pas figurable ». Chez Bucher, le point de vue animal est l’instrument qu’il utilise pour nous faire entendre les voix d’un univers naturel se modelant comme « lieu » à part entière, où les êtres humains et la nature, toujours en interaction, se montrent ainsi reliés par une mystérieuse parenté. Nous nous proposons d’étudier des exemples de ces configurations énonciatives, tirés de trois romans d’A. Bucher (Le Cabaret des oiseaux, Déneiger le ciel, La Vallée seule). Cette écriture poétique, fondée sur un langage original aussi bien qu’originel, deviendrait en conclusion un faire littéraire éco-poétique dans son sens étymologique (en grec, poiein) : Bucher épure, construit la/sa langue, afin de mettre à nu les modulations vocales, les accords secrets de la Terre, ses romans réinventant ainsi la place de l’homme au sein de la nature.
Titolo tradotto del contributo | [Autom. eng. transl.] The animal point of view (PDV) and prosopopoeia in André Bucher: making the voices of the Earth heard |
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Lingua originale | French |
pagine (da-a) | N/A-N/A |
Rivista | CROSSWAYS JOURNAL |
Stato di pubblicazione | Pubblicato - 2018 |
Keywords
- Bucher, André
- point de vue
- zoopoétique
- énonciation