L’État dans la vie quotidienne des migrants « roms » en France, en Espagne et en Italie : les effets de l’action publique sur les pratiques des populations visées

[Fr:]Cette contribution aborde la question des effets de l’action publique sur les populations visées. A cette fin, nous examinerons les manifestations de l’État dans la vie des migrants que nous avons enquêtés, puis nous analyserons successivement les réactions de ces derniers lors de la mise en œuvre des politiques publiques et les effets dans la durée et en profondeur de l’action publique sur les conduites individuelles et collectives. Dans l’interaction avec les acteurs institutionnels comme dans le temps long, la violence, qui s’exprime aussi bien par les mots que par les pratiques discriminatoires ordinaires et le harcèlement policier, sans oublier les politiques de rejet (éloignement du territoire et expulsion des lieux de vie) , est sans doute ce qui caractérise le mieux les rapports entre les migrants « roms » et l’État, et ce quand bien même ces rapports, qui évoluent dans le temps, ne peuvent être résumés ni à la violence institutionnelle ni à la recherche de solutions pour y échapper. Le chapitre fait partie des résultats de MARG-IN, un programme de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche entre 2015 et 2019, mené en partenariat par les unités mixtes de recherche : Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CNRS, université de Tours); Migrations internationales, Espaces et Sociétés (CNRS, université de Poitiers) et CEE (Centre d’études européennes et de politique comparée, Sciences Po Paris). La recherche étudie les effets des politiques publiques sur les migrants Roms en France, en Espagne et en Italie. L’ouvrage collectif que nous proposons ici expose donc les principaux résultats de cette recherche collective que nous avons engagée depuis 2015 sur la base d’un matériau ethnographique amassé depuis plusieurs années et d’enquêtes récentes, réalisées dans le cadre de notre programme de recherche.