« Avoir le temps de vivre. Joseph Czapski et Proust »

Marisa Verna*

*Autore corrispondente per questo lavoro

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Abstract

[Fr:]Entrée dans le mythe, l’oeuvre de Proust participe désormais de tous les discours, de la réclame d’un matelas (« Demain je me lève de bonheur ») ou d’une marque de thon en boîte (« À la recherche du thon perdu »), elle participe de toutes les discussions : de philosophie, de psychologie ou même de physique. Célèbre, l’oeuvre de Proust n’est pas nécessairement connue, « lieu de mémoire » (Compagnon 1984, p. 927-967), roman sur la mémoire, mémoire du roman, serait-elle sortie des mémoires individuelles? Le cas de Joseph Czapski semble démentir la nécessité même de la question. La série de conférences que ce prisonnier d’un camp de concentration soviétique tint dans le camp de Grazovietz entre 1940 et 1941 représente en effet un exemple extraordinaire de survivance non seulement de l’oeuvre elle-même, que de l’humanité de celui qui en parlait et de ceux qui l’écoutaient. S’il est vrai que Proust représente « un moyen pour Czapski de maintenir vivant le souvenir des camps et des disparus » (Perrier, Zuk 2009), nous croyons que la relation du peintre polonais avec la Recherche mérite d’être étudiée ultérieurement de plusieurs points de vue : en effet, l’attention de Czapski ne va pas seulement aux thèmes (la position anti-idéologique de Proust, l’amour, le temps), mais de manière surprenante pour quelqu’un qui se trouvait en une condition de souffrance inimaginable, au style proustien, qui « exige [du lecteur] une révision nouvelle de toute son échelle de valeurs » (Czapski 2011, p. 98). Cette lecture de la Recherche en rappelle une autre, non moins surprenante et “miraculeuse” : la lecture que Gustav Herling fit de Souvenirs de la maison des morts de Fiodor Dostoïevski dans le camp d’extermination soviétique de Yertsevo en 1942, dans le même contexte de guerre et de souffrance. Même si difficilement comparables, les textes de Proust et de Dostoïevski semblent provoquer une relation ‘essentielle’ à la vie où la mémoire joue un rôle déterminant. Notre essai se concentrera sur cette relation “primordiale” du lecteur au texte, et sur le rôle du style dans cette relation. Notre ambition est finalement de contribuer à répondre à une question qui est très actuelle de nos jours: la littérature, sert-elle à vivre?
Titolo tradotto del contributo[Autom. eng. transl.] “Have time to live. Joseph Czapski and Proust »
Lingua originaleFrench
pagine (da-a)180-187
Numero di pagine187
RivistaE/C
VolumeXV
Stato di pubblicazionePubblicato - 2021

Keywords

  • Czapsky
  • Literature
  • Littérature
  • Proust
  • relevance

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